jeudi 4 juillet 2013

MAQUILLAGE: TECHNIQUES DE CAMOUFLAGE



A_INTRODUCTION:

Le maquillage correcteur présente des particularités qui en font réellement un soin médical, mais le terme « maquillage » est souvent mal perçu, autant par les patients que par les médecins. Il est vrai qu'avant de désigner un soin cosmétique, le verbe « maquiller », issu du patois picard signifiait transformer, faire (to make en anglais). Dans le langage courant, on dit qu'on maquille ses sentiments ou une voiture volée... Toutes ces significations peuvent expliquer la réserve que l'on peut avoir à propos du maquillage. Les Américains utilisent le terme « camouflage » qui n'est pas plus favorable, mais a le mérite d'être international.


L'objet du maquillage correcteur est de rendre moins visibles, en toute sécurité, sur un visage ou toute autre partie du corps, des lésions « affichantes » qui perturbent la vie au quotidien. Il peut s'agir de lésions congénitales ou acquises et, plus particulièrement dans le domaine de la dermatologie esthétique, de lésions provoquées par un soin (rougeur après un traitement laser, hématome après un geste de comblement, etc.). Pour cela, sur le visage, on agit sur deux paramètres : estomper les lésions disgracieuses et mettre en valeur les éléments qui attirent le regard (les yeux, la bouche). Le résultat doit paraître naturel ; le temps où la correction consistait à masquer les lésions par des produits épais est révolu.
Alain Barthélémy, maquilleur professionnel, a été le premier à parler de maquillage correcteur quand il a créé au centre de cure de La Roche Posay®, un atelier de maquillage destiné aux grands brûlés. Devant la satisfaction des patients, il a incité les laboratoires à développer des produits « correcteurs », c'est-à-dire plus riches en pigment qu'un fond de teint classique, mais ayant une texture souple, les rendant faciles à étaler. L'autre exigence était que ces produits destinés à être appliqués sur des peaux enflammées, voire lésées, ne présentent aucun risque d'irritation ou d'allergie, au même titre qu'un soin dermatologique ; c'est pour cette raison qu'on utilise souvent le terme de maquillage « médical », qui fait référence à la sécurité de leur emploi. Plusieurs laboratoires ont développé une gamme de maquillage correcteur que l'on peut conseiller en toute sécurité : Avène®, La Roche Posay®, Vichy®, Clinique®.
Seront étudiées les spécificités du maquillage correcteur, la particularité des produits et les techniques d'application dans la correction du teint, mais aussi quelques conseils sur la façon de maquiller des yeux ou la bouche pour les mettre en valeur. La préoccupation constante est que le résultat soit naturel, qu'il convienne au patient et que celui-ci soit capable de le reproduire.



B_MAQUILLAGE CORRECTEUR ET QUALITÉ DE VIE:

Bien avant que le concept de qualité de vie (QdV ou QoL : quality of life) soit reconnu dans le domaine médical, les dermatologues savent combien une affection bénigne, sans douleur ou sans handicap fonctionnel, mais visible, peut altérer la vie au quotidien. On sait qu'un patient atteint de psoriasis n'ose pas aller à la plage ou faire du sport, que des amis évitent de lui serrer la main et que même sa vie de couple est perturbée. Bien plus largement et pour l'ensemble des dermatoses, il suffit que l'affection, même limitée en surface, atteigne le visage ou les mains, comme le vitiligo, l'acné, la rosacée, etc. pour qu'elles soient très mal supportées par le patient, dans sa vie sociale, professionnelle et familiale. Les cicatrices suite à un accident, une brûlure ou une intervention chirurgicale sont mal tolérées autant par leur caractère disgracieux qu'en tant que rappel d'un événement douloureux, physique et psychologique.
Le développement du concept de QdV s'est accompagné de la création d'outils de mesure permettant de la quantifier. Ces questionnaires sont standardisés et validés. Remplis par les patients, ils sont purement subjectifs et expriment la perception que le patient a de son affection et comment il la vit. Cette mesure de son bien-être s'étend dans tous les domaines d'activité : sociale, professionnelle, familiale, sexuelle, etc.
Les questionnaires « génériques » peuvent être appliqués à tout type de pathologie. Ils permettent par exemple de comparer la dégradation de la QdV d'une population atteinte d'une affection cutanée chronique par rapport à une population témoin, saine ou atteinte d'une autre pathologie. On s'aperçoit que les maladies dermatologiques chroniques, comme le psoriasis, affectent la QdV du patient autant que des pathologies dont la morbidité est plus évidente comme l'asthme, le diabète insulinodépendant ou les troubles coronariens. La « gravité » ressentie par le patient atteint d'une dermatose chronique, surtout quand celle-ci affecte les parties découvertes, est souvent bien différente de la sévérité mesurée sur le score lésionnel. Il est important d'en tenir compte dans les indications thérapeutiques ou dans la proposition d'un geste correcteur comme le maquillage.
Il existe des questionnaires « spécifiques » pour la peau ou les affections cutanées. Dermatology Life Quality Index (DLQI), Skindex, VQ Dermato sont les outils de mesure les plus utilisés en dermatologie. Pour le psoriasis, l'acné, la dermatite atopique, le mélasma, des questionnaires particuliers ont été développés. Ils sont associés au score lésionnel pour poser l'indication d'une thérapeutique lourde ou en mesurer les effets. Ces outils évaluent également l'effet d'une correction par le maquillage. De nombreuses publications montrent l'efficacité du maquillage correcteur et son bénéfice sur la QdV des patients, sans aggravation de l'affection.
Un point particulier est celui des cicatrices après chirurgie carcinologique. Le patient est souvent surpris de l'intervention nécessaire pour l'ablation d'un carcinome basocellulaire sclérodermiforme ou d'un mélanome ; et si le résultat paraît tout à fait satisfaisant au dermatologue ou au chirurgien, au vu des marges d'ablation nécessaires, le patient peut être très déçu par l'aspect visuel de la cicatrice, sans toujours oser en parler. C'est à nous d'aborder ce sujet, d'écouter le ressenti du patient : « depuis l'intervention, je n'ose plus aller faire mes courses (...), je ne me maquille plus (...), je ne supporte plus le regard des autres... », de lui proposer, outre les soins améliorant l'aspect de la cicatrice, la solution du maquillage correcteur. La solution idéale est la prise en charge de ces patients dans un atelier de maquillage, comme il s'en développe dans les services de dermatologie. Elle est toujours bienfaisante : le fait de leur apprendre à corriger les imperfections, de les rassurer sur l'innocuité des produits, de leur donner quelques conseils pour mettre en valeur une bouche, un regard, les encourage à retrouver leurs habitudes et à vivre à nouveau comme avant. C'est également vrai dans les suites d'un accident ou la survenue brutale de lésions disgracieuses sur le visage.

C_CORRECTION DU TEINT:

On parle de maquillage correcteur ou de camouflage quand il s'agit d'estomper, de cacher des lésions visibles sur la peau. L'exigence est de retrouver la même facilité d'application qu'avec un maquillage classique et un rendu naturel, malgré une forte concentration en pigment. Il s'agit donc de produits spécifiques. La sécurité est fondamentale, car ces produits sont destinés à être utilisés sur une peau lésée. Ils ne doivent être ni irritants, ni sensibilisants et non comédogènes.
L'aspect médical du maquillage correcteur se caractérise par deux points : la sécurité des produits et l'hygiène de leur utilisation. La sécurité doit être maximale, car on applique ces produits sur une peau qui peut être enflammée, cicatricielle ; il n'est pas concevable de déclencher une réaction d'irritation ou d'allergie. La première crainte des patients est d'ailleurs d'aggraver des lésions ou de gêner la cicatrisation par l'utilisation d'un maquillage ; il faut penser à leur en parler et les rassurer. L'autre point est celui de l'hygiène du matériel utilisé (pinceaux, brosses...) qu'il faut nettoyer régulièrement. Il existe des produits nettoyants spécifiques, mais on peut utiliser l'alcool à 70̊ même s'il est plus agressif pour les outils.
Dans le cadre d'un atelier ou d'un poste de maquillage où les mêmes produits sont utilisés pour différents patients, il faut adapter la technique : le rouge à lèvres est prélevé sur le tube avec un abaisse-langue et appliqué ensuite sur les lèvres au pinceau, l'applicateur du mascara sert à charger en produit une brosse à cils qui servira à son application, les crayons sont taillés après chaque utilisation chez un patient... La table où sont disposés les produits et le matériel sera propre et bien rangée comme celle du chirurgien en salle d'opération.
Tous ces éléments contribuent à la sécurité du maquillage correcteur et à la tranquillité des patients.


a_produits:

Le produit correcteur idéal se caractérise par une richesse en pigment et une facilité d'application. La peau nécessitant un maquillage correcteur présente souvent des irrégularités de relief ou de forts contrastes de couleur. La technique d'application est particulière. La richesse en pigment va conférer aux produits leur couvrance, indispensable à l'effet correcteur.
Cette charge en pigment est cinq à huit fois supérieure à celle d'un fond de teint classique. Cela explique également leur rôle d'écran vis-à-vis des rayons solaires. Cette haute concentration doit être associée à une texture souple pour en faciliter l'application, tout en assurant une tenue dans le temps et un rendu naturel.
Qu'il s'agisse de fluide, de crème, de crème compacte ou de stick, ces produits correcteurs n'ont aucun effet hydratant. Ils seront utilisés sur une peau nettoyée, après application d'une base (crème hydratante), adaptée au type de peau (grasse ou sèche) dont on a vérifié la compatibilité avec le produit correcteur. Pour tester cette compatibilité, il suffit d'appliquer les deux produits, base et correcteur, l'un après l'autre sur le dos de la main et de vérifier que le fond de teint s'étale bien ; il arrive parfois que le correcteur s'agglomère à la base et « bouloche » lors de l'application, dans ce cas, ils ne sont pas compatibles.
Pour le fond de teint, les formes galéniques fluide et crème sont les plus utilisées, car elles s'étalent plus facilement, sans frottement sur une peau lésée. Pour augmenter la fluidité de la crème correctrice, il faut, au préalable, l'appliquer sur le dos de la main en l'étalant légèrement pour la réchauffer, on peut aussi la diluer avec très peu de la base hydratante. L'application, après mise ne place de la base hydratante, se fait au doigt en tamponnant doucement les lésions. On ne cherche pas à étirer ou étaler, mais simplement appliquer le correcteur sur les lésions. C'est en tamponnant ensuite, perpendiculairement à la peau, avec un pinceau poudre droit, que le correcteur se met en place, en épousant toutes les imperfections de relief.
Ce pinceau peut être utilisé ensuite pour estomper les bordures de la zone maquillée, dans un geste balayant.
La correction est complétée par l'application, avec la même brosse, d'une poudre libre ou compacte qui a un rôle matifiant et fixe le maquillage pour une meilleure durée dans le temps. Ce poudrage est indispensable en cas d'utilisation de fard à joues ou blush, afin qu'il glisse sur la peau et se répartisse de façon régulière, correspondant à l'effet recherché.
Les fonds de teint compacts sont indiqués quand le revêtement de la peau est lisse. Ils se mettent en place à l'éponge et leur conditionnement en coffret avec miroir rend les retouches faciles au cours de la journée.
Les fonds de teint en stick conviennent parfaitement à des maquillages très localisés comme des cicatrices. Le tamponnement au pinceau droit permet au produit de suivre toutes les imperfections de relief.


b_choix de la teinte:

Le choix de la teinte doit se faire sur une zone de peau saine localisée au plus près de la lésion. Si l'application du correcteur est invisible, c'est que la teinte est bien adaptée. Attention, il faut se méfier des impressions trompeuses en lumière artificielle et faire ce test en lumière du jour. Pour une peau « caucasienne », on dispose par gamme, en général, de cinq à six teintes qui vont de la peau blanc laiteux de phototype I à la peau bronzée de phototype IV. Sachant qu'entre l'hiver et l'été, la pigmentation de la peau varie, la couleur idéale peut varier sur deux ou trois teintes de la gamme. En outre, selon les gammes de fond de teint, on trouve des nuances rosées ou dorées qui correspondent plus ou moins à la correction recherchée. Cet ajustement de la correction au plus proche de la teinte naturelle permet, pour une lésion de petite surface, de se contenter d'un maquillage très localisé. Après application sur la zone à corriger, il suffit de tamponner au pinceau et d'estomper progressivement le maquillage sur le pourtour.
Dans le cas d'une peau « ethnique », il est beaucoup plus difficile de trouver la teinte idéale de correction. La peau dorée des Antilles, la peau grisée de l'Inde ou le noir profond d'une peau du centre de l'Afrique, sont bien différentes. Pour couvrir l'ensemble des teintes de peau de la planète, il faudrait plusieurs dizaines de teintes... Il faut donc fabriquer, par des mélanges, la teinte de correction la mieux adaptée. Autre point important : sur le visage, surtout dans le cas de peaux « ethniques », la coloration de la peau n'est pas uniforme ; les zones des tempes et du nez sont plus foncées que le milieu du front et les pommettes. Pour obtenir un maquillage naturel, il faut respecter ces spécificités afin d'éviter un effet de masque disgracieux.

c_aspects particuliers:
Dans le cas d'un contraste important de teinte entre la lésion et la peau normale, il faut d'abord essayer le fond de teint correcteur et on est souvent agréablement surpris du résultat ; même sur des hématomes après injection de comblement ou des rougeurs après traitement laser vasculaire.
Si le résultat n'est pas complètement satisfaisant, avant d'appliquer le fond de teint, on doit « neutraliser » la couleur de la lésion par l'application d'un correcteur d'une teinte complémentaire. On utilise classiquement le vert pour neutraliser une couleur rouge et le jaune pour neutraliser une teinte bleu violine. C'est le cas du maquillage d'un angiome. En fait, il faut tenir compte de la teinte naturelle de la peau. Sur une peau dorée, un correcteur jaune peut être tout à fait satisfaisant pour corriger une rougeur ou des cernes alors qu'un correcteur vert pourrait donner un résultat pâle, blafard.
Il existe également des correcteurs plus riches en pigments, de teinte beige, mais leur texture plus épaisse limite leur utilisation au maquillage de petites surfaces. Cette correction est parfaitement adaptée au camouflage d'une cicatrice, à condition de respecter les règles d'application déjà précisées : chauffer le produit sur le dos de la main, l'appliquer au doigt par petites touches, le mettre en place en tamponnant avec le pinceau droit puis estomper sur les bords. La forte charge en pigment apporte en plus de l'effet correcteur, un rôle écran vis-à-vis du soleil.
Si on examine de près la couleur de la peau, elle n'est pas uniforme. C'est manifeste dans le cas des peaux foncées, mais c'est également vrai pour les peaux claires. Outre les taches de rousseur, il existe de fines irrégularités de teinte qui, respectées, rendent le maquillage invisible ; c'est ce résultat naturel que l'on recherche pour un maquillage correcteur réussi :
• devant des troubles pigmentaires, qu'il s'agisse de taches pigmentées (mélasma) ou de dépigmentation (vitiligo), l'écueil de la correction serait de créer un masque uniforme d'une même teinte. Certes pour un événement particulier (soirée, mariage), on va rechercher une certaine perfection, voire une sophistication du maquillage comme de la tenue, mais ce n'est pas l'objet du maquillage correcteur quotidien ;
• dans le cas du mélasma, on partira sur deux teintes, la teinte de la peau saine et une teinte légèrement plus claire (que l'on appliquera sur les zones plus foncées). Ces deux teintes sont réchauffées sur le dos de la main, sans les mélanger puis sont appliquées au doigt, alternativement sur les zones normales et plus foncées puis estompées en tamponnant avec le pinceau poudre droit. On respecte bien cette alternance des teintes sur le pourtour des lésions afin de masquer surtout la délimitation des lésions ;
• dans le cas du vitiligo, le principe est le même tout en sachant que la correction sera plus difficile, car nous avons sur la peau trois couleurs différentes : le blanc de la zone de vitiligo, la couleur de la peau normale et une hyperpigmentation de la bordure des lésions. On partira sur deux teintes, une teinte foncée pour les taches claires et une teinte soit de la couleur de la peau normale, soit un peu plus claire si la couronne hyperpigmentée est très marquée. Comme précédemment, les teintes choisies sont appliquées alternativement sur les zones claires et foncées, en se chevauchant, sur le modèle de la peinture impressionniste. On insiste surtout sur les zones de bordure. Dans le cas d'un contraste important entre peau normale et tache de vitiligo, il faut s'aider de l'application préalable d'un autobronzant qui fera perdre aux lésions leur couleur blanc laiteux pour une teinte jaune doré plus facile à corriger. Plus encore que pour les autres pathologies, il faut savoir dans le vitiligo être doux avec la peau, éviter tout frottement ou irritation, aussi bien dans le maquillage que dans le démaquillage. La charge en pigment des produits de correction sert de protection aux rayons solaires ;
• la correction du teint concerne toutes les dermatoses affichantes ( acné, rosacée, troubles pigmentaires, cicatrices, etc. Ses limites sont la présence de croûtes ou de desquamation, sachant que, dans ce cas, le massage préalable avec la base hydratante peut le rendre réalisable. Dans la suite des actes de dermatologie esthétique (rougeurs, hématomes, etc.), elle trouve également sa place d'autant que le patient, demandeur d'une amélioration de son aspect, accepte moins bien ces lésions passagères. Après des injections de comblement, cela permet de faire disparaitre les rougeurs et d'apprécier immédiatement le résultat. On prendra soin, dans les zones d'ombre comme les sillons nasogéniens, de choisir une teinte de correcteur légèrement plus claire.

D_PRINCIPALES REGLES DU MAQUILLAGE:

La correction du teint a ses limites : des imperfections de relief, des cicatrices importantes ne disparaîtront pas par magie sous une couche de fond de teint. Mais le maquillage correcteur ne s'arrête pas à cette étape. Comme disait Alain Barthélémy qui a mis en place des ateliers de maquillage pour les grands brûlés : « il y a toujours quelque chose de joli sur un visage même si, parfois, ajoutait-il, c'est juste la courbe du menton ». « Vos yeux, votre bouche sont parfaitement dessinés, ce sera facile de les mettre en valeur » est une affirmation valorisante autant pour le patient que pour le maquillage, qui cherchera cette fois à embellir plus qu'à camoufler. L'objectif est de détourner le regard de l'autre vers les yeux, la bouche. C'est cet équilibre entre une correction des lésions, efficace tout en restant naturelle, et la mise en valeur d'un regard, d'une bouche qui est le garant d'un maquillage correcteur réussi.

a_maquillage des yeux:
Le maquillage des yeux est une étape essentielle, son objectif est d'intensifier le regard. Mais avant d'aborder le maquillage de l'œil proprement dit, la première étape, avant tout geste de maquillage, sera de considérer les sourcils.

1_sourcils:
Les sourcils sont très importants dans l'architecture, dans l'équilibre d'un visage, ils délimitent mieux l'œil pour le mettre en valeur et donner plus d'intensité au regard. Ils doivent être bien dessinés ni trop fins, ni trop épais. Pour mieux les examiner, il faut les brosser pour les lisser.
Si les sourcils sont trop fournis ou mal dessinés, avant toute action de maquillage, il faut pratiquer une épilation éliminant les poils superflus, sur la paupière supérieure et entre les sourcils, afin de retracer la ligne des sourcils. On prendra cependant garde à ne pas trop amincir un sourcil épais, cela peut changer radicalement l'expression d'un visage.
À l'inverse, si le sourcil est trop fin ou trop clair, on devra l'étoffer avec un crayon à sourcil en veillant cependant à ne pas trop le marquer. On estompe ensuite le crayon avec une brosse ou un pinceau.
Pour le dessin d'un sourcil, il y des règles à respecter, surtout quand le sourcil a complètement disparu et qu'il faut le construire. La position du sourcil en hauteur correspond approximativement à la ligne joignant les sommets des pavillons des oreilles. Le sourcil commence à cheval sur le rebord osseux de l'orbite dans sa partie interne et sa pointe externe est juste au-dessus de ce rebord. Ses extrémités interne et externe sont délimitées par l'alignement narine et commissures interne et externe de l'œil ; son angle ou point de cassure correspond à l'alignement narine et iris.
On peut le déplacer vers l'extérieur pour élargir un visage et ouvrir le regard. On prendra toujours garde à ne pas trop descendre la queue du sourcil, ce qui donne une expression triste et accentue une paupière tombante. L'épaisseur sera la plus naturelle possible : partie interne ascendante plus épaisse et ligne descendante plus fine.


2_ l'oeil:

Le maquillage de l'œil proprement dit ne dépassera pas le triangle que nous avons délimité pour dessiner le sourcil et saura s'adapter à la forme naturelle de l'œil, nous y reviendrons.
Son objectif est de mettre en valeur le regard. Pour cela, nous allons jouer sur la succession de teintes claires et foncées à partir de l'œil vers sa périphérie pour accentuer un effet de relief et donner au regard sa « profondeur ». Trois éléments majeurs en font partie :
• le soulignement du contour de l'œil par un crayon ou un eye-liner ;
• l'application d'ombres sur les paupières pour foncer la paupière mobile et ainsi faire ressortir l'œil et son pourtour dans un effet d'agrandissement ;
• le mascara, pour l'intensité et le relief du regard.


Crayon ou eye-liner:

Le crayon et l'eye-liner sont appliqués à la base des cils sur toute la paupière supérieure et au tiers, voire à la moitié externe de la paupière inférieure. Le crayon souligne le pourtour de l'œil, l'eye-liner le marque de façon plus importante. Tout dépend de l'effet recherché. Dans tous les cas, le trait sera moins marqué dans la partie interne de l'œil que dans la partie externe. L'application sur la paupière supérieure se fait l'œil fermé, par petites touches à partir de la commissure interne. Le trait s'épaississant graduellement de l'intérieur vers l'extérieur. À la commissure externe de l'œil, le trait s'arrête ou est légèrement ascendant. Sur la paupière inférieure, le trait doit rester discret. Il s'effectue l'œil ouvert, en commençant de la commissure externe vers le milieu de la paupière inférieure.


Ombre à paupière:

L'ombre à paupière est appliquée, en règle générale, seulement sur la partie mobile de la paupière supérieure et doit être en harmonie avec la couleur de l'iris, nous y reviendrons. L'ensemble des paupières reçoit le fond de teint comme l'ensemble du visage, ensuite la paupière mobile reçoit l'ombre choisie, en augmentant progressivement en largeur à partir des cils, de l'intérieur vers l'extérieur, formant approximativement un triangle dont la base suit la direction ascendante de l'eye-liner. Au dessus, sur la paupière fixe jusqu'au sourcil, particulièrement juste au-dessous de son tiers externe, on applique un fard clair pour élargir le regard et intensifier l'effet des ombres sous-jacentes. En fait, l'ombre à paupières, comme son nom l'indique, respecte les ombres naturelles des paupières et va simplement les marquer en les fonçant ou en leur apportant de la couleur.
Concernant le choix des couleurs :
• d'une façon générale, les teintes claires apportent de la lumière au regard et les teintes foncées donnent de la profondeur ;
• pour mettre en valeur la couleur de l'iris, on choisira pour l'ombre une couleur complémentaire : le brun, le chocolat, l'oranger pour des yeux bleus, le violet, le prune, le rose pour des yeux verts et pour les yeux bruns ou noirs, on peut tout se permettre, c'est la teinte de la tenue qui peut orienter le choix.


Mascara:

Le mascara donne au regard profondeur et intensité. Il en existe de différents types selon l'effet désiré : augmentation de volume, allongement, recourbement, résistance à l'eau... On brossera les cils avant l'application du mascara pour bien les séparer et après pour éliminer les « paquets ». L'application débute par la paupière supérieure, de l'intérieur vers l'extérieur, en chargeant plus, par un mouvement latéral de la brosse, les cils les plus externes. Sur la paupière inférieure, seuls les cils externes, peuvent en bénéficier mais on saura s'en passer pour ne pas diminuer le volume de l'œil.


3_maquillage des lévres:

Le maquillage des lèvres peut se limiter à un rouge à lèvres ou un gloss qui permettent d'augmenter leur éclat tout en servant de protection ; leur application se faisant directement ou à l'aide d'un pinceau. Le gloss peut être utilisé seul sur les zones médianes pour accrocher la lumière par son brillant.
Le maquillage des lèvres peut aussi être l'occasion d'en perfectionner le tracé ou d'en modifier le volume. On considère qu'une bouche équilibrée présente une hauteur maximale égale de la lèvre supérieure et inférieure dans leur partie médiane. Le tracé du contour des lèvres est réalisé au crayon à lèvres. Il suit la jonction naturelle entre peau et semi-muqueuse. Ensuite, le remplissage peut être réalisé avec un rouge à lèvres ou, avec le même crayon, en crayonnant la zone centrale pour l'étaler ensuite au pinceau imprégné de gloss.
On peut augmenter ou diminuer la hauteur d'une lèvre par rapport à l'autre en modifiant le tracé de son contour. Pour un agrandissement, le crayon déborde sur le versant cutané. Pour une diminution, c'est le fond de teint qui déborde sur la lèvre, avant de tracer au crayon le nouveau contour ; il faut que les lèvres soient bien charnues.

E_CONCLUSION:

Dans notre spécialité, la dermatologie, qu'il s'agisse d'un traitement médical, d'une chirurgie ou d'un soin esthétique, le résultat se fait souvent attendre... Il faut de la patience. Le maquillage correcteur n'est qu'un camouflage, mais il peut être fait en toute sécurité et apporte un résultat immédiat à la demande du patient en corrigeant ses lésions. Les gestes sont simples, faciles à apprendre et rapides à réaliser. Il faut juste y penser et connaître les principales règles du maquillage.

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