mercredi 3 juillet 2013

DEODORANTS ET ANTITRASPIRANTS




Introduction:

Les odeurs corporelles, dans le genre humain, sont principalement liées à la décomposition de la sueur, qu'elle soit d'origine eccrine ou apocrine. Bien qu'ayant parfois une connotation positive d'attirance sexuelle, elles sont le plus souvent perçues comme la conséquence d'un manque d'hygiène et contribuent à une mauvaise perception sociale de l'individu. En outre, une transpiration excessive, visible sinon odorante, équivaut, chez les Anglo-Saxons, à l'annonce d'une émotion incontrôlée.


C'est pourquoi le marché des déodorants et des antitranspirants ne cesse de se développer aux États-Unis et en Amérique du Sud alors qu'il stagne en Europe. Pour lui conférer davantage de vigueur, les fabricants tentent de transformer les déodorants et antitranspirants en véritables produits de beauté : hydratants, anti-irritants, frais, délicieusement ou érotiquement parfumés, avec protection ultra-efficace, sans traces blanches indélébiles sur les vêtements. Sans parler du packaging confié à des « designers » qui font du déodorant un véritable objet de mode chez les grandes marques. Actuellement, en France, le marché des déodorants et antitranspirants représente 5,3 % du marché total des cosmétiques .


Mécanismes :

La sueur émise par les glandes sudoripares eccrines fait partie du mécanisme de thermorégulation. C'est la sudation dite « thermique » qui apparaît à partir de 25 °C chez le sujet au repos et vêtu, à partir de 32 °C chez le sujet dévêtu. Son évaporation rapide engendre un refroidissement immédiat. Mais, au niveau de la paume des mains et de la plante des pieds, son émission excessive est davantage liée à des stress émotionnels. 
La sueur émise par les glandes sudoripares apocrines ne se manifeste qu'à partir de la puberté. Elle concerne les aisselles et les parties génitales et peut être considérée comme un signe sexuel secondaire. Elle est principalement responsable de l'odeur sui generis de l'individu. 
La composition de ces deux types de sueur n'est que légèrement différente puisqu'elles sont toutes deux constituées, à 99 %, d'eau dans laquelle sont dissous ou dispersés 0,5 % de sels minéraux et 0,5 % de matières organiques. 
Leur décomposition sous l'action des bactéries de la flore cutanée (Propionibacterium, Brevibacterium, Corynebacterium, Micrococcus, Staphylococcus) conduit invariablement à l'apparition d'acides gras courts malodorants : acides caprylique, caprique et valérianique, l'acide 3-méthyl-2-hexanoïque, les acides 2-méthyl hexanoïque, 2-méthyl décanoïque, 4-éthyl pentanoïque et 4-éthyl undécanoïque. La sueur apocrine, plus riche en composés lipidiques (lipoprotéines, lipides sébacés), en urée et ammoniaque est la plus génératrice d'odeurs. 
Afin de supprimer l'apparition des odeurs, plusieurs méthodes sont envisagées : 
• diminuer ou stopper l'émission de sueur. C'est le rôle des antitranspirants ;
• éliminer les micro-organismes responsables de la décomposition. C'est le rôle dévolu aux déodorants antiseptiques ;
• complexer ou masquer les composés odorants volatils. C'est le but des déodorants non antiseptiques. 
Il faut noter que les termes déodorants et antitranspirants sont très souvent confondus alors que les mécanismes d'action des uns et des autres ainsi que les ingrédients actifs employés sont totalement différents. Il est certain que les antitranspirants sont obligatoirement déodorants par manque de substrat à décomposer. Ils représentent cependant un groupe de produits bien particulier qui génère des problèmes spécifiques. Le marketing préfère proposer au public le terme de déodorant, plus cosmétique, moins lié à une image de modification physiologique. Néanmoins, de très nombreux produits qualifiés de « déodorants » contiennent en réalité une molécule douée d'activité antisudorale signalée par la mention « antitranspirant » dans une typographie différente et généralement très discrète. 

Antitranspirants : 




Les antitranspirants agissent par réduction ou suppression de l'émission de sueur. Le mécanisme d'action a été souvent controversé, mais l'on s'accorde actuellement à considérer qu'il s'agit d'un rétrécissement du canal sudoripare provoqué par l'action acide et astringente des sels utilisés ainsi que la précipitation des sels complexes dans le canal sudoripare. On a de plus mis en évidence in vitro l'action bactéricide des sels d'aluminium qui, mis en solution à 1/100 000, se chargent d'éliminer les Staphylococcus albus, aureus, epidermitis et Micrococcus candidus. Il faut toutefois insister sur le fait que les antitranspirants ne bloquent pas totalement l'émission de sueur. Ils la réduisent d'environ 50 % seulement par inhibition individuelle de l'activité des glandes sudoripares. 

Ingrédients actifs :

Ce sont les mêmes depuis des décennies. Ils sont représentés principalement par les sels d'aluminium parfois associés aux sels de zirconium. Les plus utilisés en Europe sont : 
• l'aluminium chlorhydrate ou ACH (Al2(OH)5 Cl, 2H2O) jusqu'à 20 % ;
• l'aluminium sesquichlorhydrate de 3,5 % à 5 % ;
• l'aluminium capryloyl glycine de 1 % à 2 % ;
• le sulfate double d'aluminium et de potassium ou alun de potassium. 
Les sels d'aluminium-zirconium se présentent surtout sous forme de complexe aluminium zirconium tetrachlorohydrex-GLY activé, dit « tetracomplexe de ZAG » (Al4 Zr (OH)12 Cl4, nH2O, 1 glycine), aux particules sphériques. Ils peuvent être associés à des émollients à indice de réfraction élevé qui ont pour but de diminuer l'opacité du milieu. Ils sont connus pour leur efficacité par suite de leur taux élevé d'hydrolyse facilitant la précipitation du sel au niveau des pores axillaires. Ils sont quasiment absents du marché européen alors qu'ils sont très prisés outre-Atlantique. Ils ne sont pourtant pas interdits à l'utilisation en Europe, mais ils sont sévèrement encadrés. 
La législation européenne, en effet, s'intéresse surtout aux sels de zirconium. Les seuls ingrédients inscrits sur la liste restrictive (annexe III) des substances contrôlées sont les hydroxychlorure d'aluminium et de zirconium hydratés (Al2Zr (OH)3 Cl2) et leur complexe avec la glycine. La concentration maximale en aluminium ne peut dépasser 20 % et la concentration en zirconium 5,4 %. Le rapport entre les nombres d'atome d'aluminium et de zirconium doit être compris entre 2 et 10. Le rapport entre les nombres d'atomes (Al + Zr) et de chlore doit être compris entre 0,9 et 2,1. 
Ces substances sont interdites d'utilisation dans les aérosols. 
Undécylénate de zinc et sulfophénate de zinc sont parfois présents en tant que substances potentialisatrices des sels d'aluminium et sont donc rarement utilisés seuls. De même, le lipacide U Co Al® résultant de la combinaison d'acide undécylénique avec un hydrolysat de collagène est associé à un sel d'aluminium. 
Le Federal Register fournit une liste des ingrédients actifs utilisables aux États-Unis dans les antitranspirants. Ce sont : 
• l'aluminium chlorhydrate, dichlorhydrate, sesquichlorhydrate ;
• l'aluminium chlorhydrex propylène glycol complex ;
• l'aluminium chlorhydrex polyéthylène glycol complex ;
• l'aluminium dichlorhydrex propylène glycol complex ;
• l'aluminium dichlorhydrex polyéthylène glycol complex ;
• l'aluminium sesquichlorhydrex propylène glycol complex ;
• l'aluminium sesquichlorhydrex polyéthylène glycol complex ;
• l'aluminium sulfate (tamponné par du lactate de sodium et d'aluminium) ;
• l'aluminium zirconium octachlorhydrate, le pentachlorhydrate, le tetrachlorhydrate, le trichlorhydrate ainsi que leurs complexes avec la glycine tels que par exemple l'aluminium zirconium pentachlorhydrex-GLY. 

Formes galéniques : 

Les formes galéniques les plus appréciées sont les sticks, les roll-on et les sprays pour les aisselles, les crèmes et les gels pour les pieds. 
Les sticks classiques sont généralement à base de stéarate de sodium rendu transparent par une forte proportion d'alcool, de glycérine ou de propylène glycol qui suppriment la cristallisation du stéarate pour former des gels savon-glycol. La présence de sels d'aluminium hydrolysables acides interdit l'emploi de cet ingrédient remplacé par des cires et/ou des stéarates non ioniques qui ont cependant l'inconvénient d'être opaques. 
Les sprays antitranspirants sont formulés en présence de silicones qui évitent l'obstruction des valves par le dépôt des sels d'aluminium. Les gaz pulseurs sont des mélanges butane-propane-isopropane. Les sprays aérosols fournissent une pulvérisation très fine. Ceux qui ne contiennent pas d'eau sont dits « secs », parce que le solvant et le gaz pulseur s'évaporent très vite et ne donnent pas de sensation d'humidité. Dans ce cas, le gaz pulseur représente 90 % et la solution active seulement 10 %. 
On peut leur reprocher de disperser dans l'atmosphère des particules solides parfois désagréablement ressenties au cours de l'inhalation et de n'avoir qu'une efficacité réduite par suite du contact très superficiel du liquide pulvérisé avec les orifices sudoripares. 
Récemment, une nouvelle qualité d'aérosol a été proposée. Il s'agit d'une émulsion H/L sous forme de gel contenant 40 % d'eau et se présentant comme antitraces blanches. 
Les roll-on ou flacons billes contiennent des solutions souvent hydroalcooliques ou des émulsions fluides. Ils ont l'avantage d'assurer un bon contact avec la peau, mais développent un pH parfois trop acide générateur de réactions d'irritation. 
Les crèmes auraient tous les avantages d'efficacité et de tolérance, mais sont peu appréciées pour leur caractère plus ou moins gras lorsqu'elles sont en contact avec les vêtements, d'où leur emploi presque exclusif pour le soin des pieds. 
Les gels ne présentent pas cet inconvénient, mais sont néanmoins peu utilisés pour les aisselles.  



Tolérance : 



La présence d'aluminium dans les antitranspirants a conduit certains scientifiques à s'interroger sur le devenir de cette molécule et sur ses éventuels inconvénients au niveau cutané et systémique. 
La première des accusations a été celle de favoriser l'apparition de cancers du sein après constatation du développement des tumeurs préférentiellement dans le quart externe supérieur des seins. Des dosages réalisés sur des biopsies de mastectomies ont montré que le contenu en aluminium des régions axillaires et latérales était significativement plus élevé que celui des autres régions . L'aluminium est connu pour être génotoxique. En outre, il est admis que les estrogènes ont une influence sur l'incidence de ce type de cancer. Or les récepteurs intracellulaires étant activés par le zinc, ils pourraient l'être également par l'aluminium qui se placerait alors dans la catégorie des métallestrogènes . Les études réalisées à ce sujet sont contradictoires. L'examen des habitudes d'hygiène de 437 femmes atteintes et guéries ou en voie de guérison a montré que l'utilisation d'antitranspirants sur des aisselles rasées augmenterait l'incidence du cancer du sein. A contrario, au cours d'une étude épidémiologique ayant porté sur 813 femmes, il n'a pas été mis en évidence d'augmentation quelconque de ce type de cancer ni avec les antitranspirants, ni avec les déodorants appliqués dans l'heure qui suivait le rasage . En 1997, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) affirmait qu'en l'état actuel des connaissances, on ne pouvait considérer l'aluminium comme un toxique cancérigène. Cette affirmation était toujours valable en 2003 et concernait les contacts par ingestion (eau, aliments, produits antiacides, pansements gastro-intestinaux) et les expositions professionnelles. En ce qui concerne les applications cutanées, l'éventuelle nocivité de l'aluminium est liée à sa capacité de pénétration cutanée encore fort mal connue. Une étude réalisée sur l'homme (deux individus) a mis en évidence un passage transcutané de l'aluminium contenu dans les antitranspirants de 0,012 % de la quantité d'aluminium appliquée. Cette étude, réalisée à partir d'aluminium-26, portait sur l'évaluation du métal marqué dans le sang et les urines pendant 7 semaines. Les strippings de peau étaient analysés pendant 6 jours après l'application . Sur ces bases, on a pu déterminer qu'à partir d'un antitranspirant contenant 20 % d'aluminium et sur la base d'une application de 0,5 g/j, l'apport quotidien serait de 100 mg/j et la quantité susceptible de passer dans la circulation sanguine serait donc de 0,012 mg. Cependant, le nombre insuffisant de sujets n'a pas permis de conclure. La connaissance du degré de pénétration transcutanée de l'aluminium étant primordiale pour évaluer le risque, des expérimentations in vitro sur peau humaine adoptant des protocoles sévèrement standardisés ont été mises en oeuvre par les industriels. Elles sont encore en cours actuellement. 
Toutefois, un groupe d'oncologues et de pharmacologues vient en 2008 d'examiner de façon approfondie la littérature existant sur le sujet pour déterminer les éventuels facteurs de risque. Ils concluent qu'aucune preuve scientifique de l'implication de l'aluminium des antitranspirants/déodorants dans l'apparition de cancer du sein n'a été mise en évidence. 
L'implication de l'aluminium comme facteur de risque dans la maladie d'Alzheimer a été évoquée. Les antitranspirants ont été mis hors de cause par une étude canadienne portant sur 4 615 sujets âgés de plus de 65 ans et suivis pendant 5 ans. 
Les sensibilisations de contact à l'aluminium sont extrêmement rares. Elles peuvent cependant se manifester par suite d'un usage fréquent des antitranspirants et/ou par mise en contact par le biais d'adjuvants de vaccins. 
On a pu aussi mettre en évidence quelques parakératoses granulaires avec épaississement du stratum corneum qui atteint 90 à 250 μm et présence de granules de kératohyaline, prolifération vasculaire et ectasie. Ces manifestations pourraient être dues à une altération de la maturation du stratum granulosum par manque de dégradation de la profilagrine . 
Enfin, il a été reporté un cas d'hyperalbuminémie (100 μg/l) et des concentrations urinaires en aluminium anormalement élevées chez une femme se plaignant d'extrême fatigue et de douleurs osseuses. Elle utilisait quotidiennement depuis 4 ans un antitranspirant contenant du chlorhydrate d'aluminium. L'arrêt de l'emploi du produit a permis le retour aux valeurs normales en 8 mois avec une régression des symptômes. 
Les sels de zirconium et en particulier les oxychlorures sont connus pour être génotoxiques et clastogènes. Ils traversent les barrières cervicale et placentaire. Ils sont mutagènes in vivo et induisent des granulomes d'hypersensibilisation. En conséquence, ils sont interdits en Europe à l'utilisation cosmétique, à l'exception des hydroxychlorure zirconium-aluminium et de leur complexe avec la glycine. 
Tout cela occulte de facto la principale intolérance liée aux antitranspirants qui se traduit par des réactions d'irritation plus ou moins fortes selon les individus et la sensibilité de la peau. En effet, l'hydrolyse des chlorhydrates d'aluminium provoque la libération de petites quantités d'acide chlorhydrique qui acidifie considérablement le milieu. D'où l'importance de la présence d'émollients et de régulateurs de pH dans les formulations.



Efficacité :

L'European group on Efficacy Measurements of Cosmetics and Other topical products (EEMCO) a sélectionné les méthodes les plus performantes pour l'évaluation de l'efficacité des antitranspirants et des déodorants. 
Pour les antitranspirants ont été retenues : la méthode gravimétrique, l'évaporimétrie, les mesures électriques, les procédés de coloration des gouttes de sueur, les empreintes de la surface cutanée révélant l'ouverture des pores (méthode imprint) . Toutes ces méthodes sont réalisées in vivo sur volontaires sains placés dans des conditions de température et d'humidité favorisant la transpiration. Les produits sont appliqués sur le dos ou sur les aisselles. Une étude [18] portant sur l'efficacité de solutions d'ACH a révélé qu'une concentration de 8 % était suffisante pour obtenir une réduction de l'excrétion de sueur de 50 % quelle que soit la saison lorsque les applications étaient faites sur le dos. En revanche, sur les aisselles, avec cette même concentration, la réduction de sueur n'était plus que de 2 % en hiver et de 25 % en été. D'où l'importance de la zone d'application qui doit être parfaitement définie. 
Les antitranspirants sont également actifs sur l'hypersudation plantaire. Des mesures effectuées sur 19 jeunes soldats marchant pendant 1 heure à 5-6 km/h dans une atmosphère chaude ont montré une réduction d'environ 50 % de la transpiration aussi bien en présence d'aluminium chlorhydrate que du tétracomplexe ZAG-GLY. On observait également une diminution du nombre des ampoules , mais une augmentation des irritations qui peut être réduite par l'emploi d'émollient dans les formulations. Il faut toutefois signaler que les hyperydroses sévères ne répondent pas aux antitranspirants classiques et réclament d'autres techniques (ionophorèse).



Déodorants :

Les déodorants sont destinés à supprimer, à complexer ou à masquer les odeurs de transpiration. Les composés odorants se formant sous l'action des bactéries, la solution la plus simple consiste à faire appel aux antiseptiques qui suppriment la cause. Si, pour des raisons de tolérance ou par suite du rejet des substances d'origine synthétique, leur emploi n'est pas apprécié, il ne reste plus qu'à tenter de minimiser les effets des bactéries avec une efficacité relative. On trouvera donc sur le marché deux types de déodorants : les déodorants antiseptiques et les déodorants non antiseptiques.



Ingrédients actifs :

Les déodorants antiseptiques renferment presque tous exclusivement du triclosan. C'est un diphényl halogéné comportant un pont oxygène (5-chloro-2-(2,4-dichlorophénoxy) phénol) actif sur les bactéries à Gram positif et ne présentant pas la toxicité de ses homologues tels que l'hexachlorophène ou le bithionol . 
Il a cependant quelques inconvénients. Il requiert une stricte limitation des impuretés organiques, il est liposoluble et nécessite donc la présence d'un solvant, il est peu stable et se colore à la lumière. Il se lie aux micelles de tensioactifs, devient ainsi indisponible et perd une partie de son efficacité antibactérienne. En plus de ces difficultés technologiques, il est soupçonné de créer des résistances bactériennes lorsqu'il est appliqué sur la peau quotidiennement. Selon le Scientific Committee for Consumer Products (SCCP), il serait bon d'en limiter l'utilisation comme conservateur non seulement en concentration (déjà limitée à 0,3 %), mais en choix de substance antimicrobienne. 
Les autres antibactériens présents dans les formules de déodorants sont : 
• octoxyglycérine ou 2-éthylhéxylglycérine ;
• mélange diméthylphényl propanol + 1,2-pentanediol (Déolite®) ;
• méthylphényl butanol ;
• esters glycériques d'acide gras : glycéryl monolaurate et diglycéryl monocaprylate ;
• farnésol et surtout farnésol plus, mélange de farnésol + phénoxyéthanol + glycéryl monolaurate ;
• diméthylcapramide (Spectrasolv® DMDA) solvant et émollient, compatible avec tous les ingrédients présents dans les formules de déodorants ;
• undécynoylglycine (Lipacide® C8 G) antifongique, antipelliculaire et déodorant ;
• acide usnique extrait de lichens. 
Ils ont l'avantage de ne pas être des dérivés chlorés. 
Les déodorants dits « non antiseptiques » (il faut entendre par-là des formulations dépourvues d'antiseptiques de synthèse) sont principalement à base de parfums. En réalité, les huiles essentielles présentes dans les compositions parfumées sont, pour la plupart, des antiseptiques doués d'une efficacité non négligeable, de même que l'éthanol utilisé comme solvant. 
Les compositions parfumantes sont adaptées au type d'utilisateur : homme, femme, adolescent(e). Ces déodorants contiennent souvent une forte proportion de linalol et d'isoeugénol. On leur adjoint parfois des absorbeurs d'odeur : carbonate acide de sodium, carbonate de zinc, talc, poudres de plantes (prêle, sauge, agaric). 
Un autre type d'action se développe actuellement. Il consiste à inhiber les lipases bactériennes responsables de la dégradation de la sueur. Cette propriété est présentée par des mélanges d'esters d'acide lactique. 



Formes galéniques :



Ce sont pratiquement les mêmes que celles déjà décrites pour les antitranspirants avec une prédominance pour les présentations aérosol qui s'apparentent à celles des parfums. Certaines ne contiennent pas d'alcool et le revendiquent, le solvant est alors un mélange d'eau, de propylène glycol et de glycérine. Les sticks sont classiquement à base de stéarate de sodium rendu transparent par addition de propylène glycol et/ou de glycérine. Ils adoptent une forme ronde ou de plus en plus ovoïde pour faciliter le contact avec le creux axillaire. 
La prédominance de l'une ou l'autre forme galénique (aérosol, stick, roll-on, crème) est variable avec les pays et les habitudes des utilisateurs . 



Tolérance : 

Le triclosan a toujours été considéré comme non allergisant, cependant, plusieurs cas de dermatites de contact ont été rapportés au cours de ces dernières années. L'apparition des réactions est liée à l'utilisation intensive de cette substance dans un grand nombre de produits d'hygiène (savons liquides pour les mains, savons antiseptiques, dentifrices et déodorants). L'acide usnique et les extraits de lichens, alternative au triclosan, sont également capables d'induire de telles réactions. 
Les parfums contenus dans les déodorants antiseptiques et « non antiseptiques » sont beaucoup plus souvent en cause. Sur quatre ans, 2 557 produits dont 598 déodorants et 530 parfums ont été testés sur 1 468 patients. Des réactions positives aux patch-tests, impliquant 191 produits, ont été observées chez 129 d'entre eux. Chez 58 de ces patients, on n'observait cependant pas de réaction au « fragrance-mix » ni au baume du Pérou, ni au lyral, cette substance ayant pourtant un potentiel allergène important . L'huile essentielle d'ylang-ylang, la propolis et l'absolue de mousse de chêne sont de puissants allergènes éventuellement présents dans ce type de produits d'hygiène. 
En outre, l'isoeugénol, autre constituant de parfums et allergène connu, a été rendu responsable de nombreuses dermatites axillaires provoquées par les déodorants. Des tests en application répétée (ROAT) utilisant des déodorants sous forme de roll-on contenant ou non de l'isoeugénol et une solution éthanolique d'isoeugénol ont été mis en oeuvre sur 35 patients dont 25 présentaient déjà une réaction positive à l'isoeugénol et 10 n'en présentaient pas. Le test n'était positif que sur les patients hypersensibles à l'isoeugénol et seulement sur l'aisselle ayant reçu le déodorant. Mais des applications deux fois par jour de déodorants contenant de l'isoeugénol sur peau saine pouvaient induire une dermatite axillaire en quelques semaines sur des individus sensibles. 
Des études analogues ont été menées sur les déodorants avec l'aldhéhyde cinnamique et l'hydroxycitronellal. 
Les ingrédients technologiques eux-mêmes, bien que le fait soit rare, sont parfois impliqués dans l'apparition des dermatites axillaires. L'huile de ricin hydrogénée serait ainsi un allergène possible de même que l'huile de ricin hydrogénée éthoxylée.



Efficacité : 

L'efficacité des déodorants est conditionnée par la présence d'agents plus ou moins antiseptiques minimisant le nombre des bactéries génératrices de l'odeur et/ou absorbant l'odeur. Il faut ajouter à cela la modification du pH des aisselles qui baisse de 6,5-6,1 à 5,7-5-3. Cette acidification contribue à limiter le développement des bactéries . 
L'affaiblissement ou la disparition de l'odeur sont mesurés par le sniff-test réalisé grâce à des panels d'évaluateurs entraînés. Les méthodes microbiologiques, soit par diffusion soit en suspension, permettent de plus d'évaluer l'efficacité de l'antimicrobien utilisé. Les tests consommateurs ou in use tests sont aussi un moyen d'évaluation pratique et réaliste. 



Conclusion :

Les deux types de produits, déodorants et antitranspirants, sont généralement d'une efficacité remarquable. L'utilisation d'un déodorant, antiseptique ou non, termine la toilette et procure une sensation de confort que l'on n'obtient pas toujours en son absence malgré une bonne hygiène. Les cas d'allergie ne sont malheureusement pas rares. Les antitranspirants ont une utilisation plus limitée. Ils donnent plutôt lieu à des phénomènes d'irritation et sont parfois très mal supportés par les peaux sensibles. Ils sont cependant une aide précieuse dans les cas de sudation excessive au aisselles.

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